Dimanche 24 juin

// 10h – Ouverture //

Réouverture des Rencontres autour de publications anarchistes avec en permanence des stands de publications anarchistes et anti-autoritaires ainsi qu’une exposition sur diverses contributions anarchistes contre la guerre depuis deux siècles.

// 11h – Une lutte contre la maxi-prison à Bruxelles //

Auto-organisation, action-directe et conflictualité permanente

Pendant plusieurs années, une lutte a eu lieu à Bruxelles contre la construction d’une maxi-prison. Une lutte ancrée dans les quartiers, qui visait à diffuser les hostilités contre ce projet du pouvoir en fournissant une méthode (auto-organisation, action directe et conflictualité permanente) à d’autres révoltés. Dans cette discussion on aimerait approfondir le contenu de cette méthode, au regard des formes qu’elle a prise dans le combat contre la maxi-prison.

// 14h – L’intervention anarchiste //

Discussion à partir des livres A bas la démocratie, vive la révolution ! Anarchistes de Russie dans l’insurrection de 1905 (ed. Mutines Séditions, Paris) et Paroles claires : « La bonne guerre» des anarchistes italiens immigrés aux Etats-Unis (1914-1920) (ed. L’assoiffé, Marseille).

L’histoire du désordre est généralement utilisée du côté universitaire et institutionnel pour neutraliser les expériences subversives, en contribuant à vider et à mettre à distance les raisons de vivre et de lutter des indomptables du passé. Face à ce genre de récits lissés, victimistes ou héroïques, approfondir de notre côté les idées et les pratiques des compagnons irréductibles qui nous ont précédés est plus que jamais nécessaire pour repartir une fois de plus à l’assaut de la domination.
Entre 1903 et 1910, des milliers d’anarchistes se sont lancés à corps perdu dans l’insurrection qui a secoué l’Empire autocratique russe, en multipliant expropriations, imprimeries clandestines ou laboratoires de chimie, attaquant aussi bien la monarchie et ses serviteurs que la démocratie et ses souteneurs.
Entre 1914 et 1920, des anarchistes d’origine italienne émigrés aux États-Unis s’en sont pris aux agents de la pacification (églises, commissariats), aux responsables et structures du militarisme comme du capitalisme (banquiers, industriels, Wall Street), ainsi qu’aux responsables et structures du système judiciaire (domiciles de juges, de sénateurs ou d’exécutants des déportations forcées, tribunaux).
En conjuguant idée et action, tous ont su défier le fatalisme du temps, les uns en attaquant en période insurrectionnelle dans un même élan le régime autoritaire et ceux appelés à s’y substituer, les autres en développant au sein de la guerre sociale un anarchisme autonome opposé au pragmatisme de la politique tout en visant à briser la résignation des opprimés. Remettre tout cela sur la table pourrait être un bon début pour alimenter les possibilités et les imaginaires du présent.

// 17h – GARI, la solidarité en paroles et en actes //

Expériences de groupes autonomes et libertaires dans les années 70 et 80

Mai 1974, les GARI (Groupes d’Action Révolutionnaires Internationalistes) défrayent la chronique avec l’enlèvement de Suarez, le directeur de la banque de Bilbao à Paris, et une série d’attentats à l’explosif contre les intérêts économiques de l’Espagne et les représentations du franquisme. Le but revendiqué est la libération des prisonniers de l’ex-MIL (Movimiento Ibérico de Liberación). Les GARI qui étaient avant tout une coordination de groupes autonomes et d’individus de la mouvance libertaire en France, étaient le fruit du bouillonnement subversif des ces années-là et des liens tissés au gré des affinités et des luttes.
A partir du livre « Les GARI, 1974, la solidarité en mots et en actes » paru aux éditions du CRAS de Toulouse, nous proposons un retour sur cette expérience de lutte et sur ce qu’elle a pu signifier par la suite pour les multiples groupes autonomes libertaires qui ont continué, tout au long des années 70 et 80, à se battre sur de nombreux terrains. Un tel retour pourrait sans doute ouvrir des pistes critiques pour retisser les fils entre ces expériences-là et les combats d’aujourd’hui.